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Cuisine sauvage : des violettes dans l’assiette !

« Toutes les bonnes choses sont sauvages et libres. »

Depuis des années, l’idée de cueillir, de récolter de quoi se nourrir dans la nature m’interpelle, aussi il m’arrive parfois de récolter quelques jeunes pousses, baies ou fleurs et de les cuisiner. Faute de connaissances approfondies je me cantonne aux fondamentaux, c’est à dire vraiment aux végétaux les plus facilement identifiables, et oui c’est ça de papillonner et de vouloir tout embrasser ! Évidemment si cela vous tente et que vous n’êtes pas plus connaisseurs que moi sur la question, la prudence reste de mise. Tout comme pour les champignons, une intoxication est vite arrivée.

J’ai acquis quelques livres pour m’initier, mes préférés sont : « Les grands classiques de la cuisine sauvage des haies et des talus » et « Les grands classiques de la cuisine sauvage au jardin » de Annie-Jeanne et Bernard Bertrand aux Editions de Terran. Toutefois certaines plantes toxiques ressemblent à s’y méprendre à leurs semblables qui sont comestibles, ainsi rien de mieux que de se former sur le terrain avec un expert(e) (souvent les anciens en connaissent un rayon et sont ravis de transmettre leur savoir).

L’intérêt de renouer avec ces connaissances ancestrales c’est le plaisir de se promener dans la nature et d’y glaner des trésors délicieux : il se trouve que les plantes sauvages pour des raisons évidentes d’adaptation et de survie sont beaucoup plus riches en nutriments et oligo-éléments que les plantes de culture. De plus elles sont exemptes de fertilisants donc plus saines

. A l’heure où l’on cherche des solutions pour sauver la planète et tout ce qui y vit, cela peut-être une des réponses : prendre conscience qu’il y a de quoi se nourrir dans les jardins, sur les talus dans les parcs et les bois c’est réjouissant! C’est local (pas d’empreinte carbone), cela nous relie à la nature et nous fait faire de l’exercice : je n’y trouve que des avantages.

Cette fois-ci puisque c’est la saison des violettes, je vous propose trois préparations autour de la timide fleur mauve, ambassadrice du printemps que l’on trouve en tapis dans les zones ombragées des jardins et des bois dès fin février/mars. Il s’agit d’une salade de violettes, d’un vinaigre violat et d’un dessert tout en finesse : une crème de perles du Japon aromatisée à la violette.

Vinaigre violat : déposer une ou deux belle(s) poignée(s) de violettes dans un flacon, remplir le contenant de vinaigre de cidre, fermer hermétiquement, laisser macérer une quinzaine de jours, filtrer c’est prêt ! Pour une saveur plus prononcée, renouveler l’opération.

Perles du Japon aromatisées à la violette (pour 4 personnes) : faire chauffer dans une casserole 1/2 L de lait d’amande (ou lait de votre choix) additionné de 3 sachets de sucre vanillé + 1 cuillère à soupe de sucre + 1 grosse poignée de violette pendant un bon 1/4 d’heure. Attention la préparation ne doit pas bouillir. Filtrer la préparation, remettre sur feux doux, et verser en pluie 2 cuillères à soupe bombées de perles du Japon (tapioca). Laisser cuire environ 20 minutes en n’omettant pas de remuer régulièrement jusqu’à ce que la préparation épaississe, et que les perles deviennent tendres. Répartir la crème dans 4 ramequins, laisser tiédir et parsemer de violettes fraîches. Consommer à température ou à la sortie du réfrigérateur.

*Le petit plus magique : vous pouvez réaliser des violettes cristallisées que vous parsèmerez en toping sur vos desserts : https://atomic-temporary-102575860.wpcomstaging.com/2016/03/30/sweet-violette/loufoxinloveblog/

Pour aller plus loin si cette démarche vous intéresse, un site dédié à la question : https://cuisinesauvage.org/

Qu’en « pensée »-vous ? Avez vous déjà cuisiné ou goûté à ce type de cuisine ? Êtes-vous tenté(e) ?

« The violets in the mountain have broken the rocks. » Tennessee Williams

32 réflexions au sujet de « Cuisine sauvage : des violettes dans l’assiette ! »

  1. j’adore! bien sûr! à la campagne c’est plus ou moins une ‘habitude’ de cuisiner ‘sauvage’ 😉
    mais merci pour les références de livres et tes magi-fiques recettes!
    bises sucrées! ;()

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  2. Je suis tenté par tout ce qui se mange ET qui est bon (tant qu’à faire !). 🙂
    Pour moi, la nourriture sauvage se limite aux mûres, châtaignes et salicornes…
    Mais j’ai déjà goûté à quelques spécialités à base de violettes : Sirop, glace…
    Quand j’étais petit, j’ai voulu faire comme les écureuils en goûtant des glands. Mauvais souvenirs… 😀
    Bisous et belle fin de journée.

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    1. Je vois que l’on a tenté la même expérience 🐿 à peu près au même âge j’imagine 😂, j’en ai encore l’amertume en bouche, note que j’avais pris la peine de lui ôter sa robe 🤣 ! Pour ce qui est de la salicorne 🦄 je n’ai jamais goûté, on en cuisine en Camargue et rien que son nom me plait, mais bon je suis végétarienne 😆… Ma dernière expérience remonte à aujourd’hui j’ai mangé du chocolat noir au chanvre, j’ai confondu avec la menthe c’est franchement dégueu 🤢! Au fait tu as eu mon dernier com ? Quelle salade ! Bisous 😘

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      1. Si ton dernier com est celui du 8 mars 2020 à 11 h 20, oui je l’ai lu et j’y ai même répondu (soyons fou !).
        Pour les glands, je parlais de ceux qui poussent sur les arbres, hein ! 🙂
        Et la salicorne n’a pas de corne. 😉
        Bizzz

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  3. Hello et merci pour ce bel article à la fois gourmand et champêtre ! Pour avoir vu des émissions culinaires, je sais que certaines fleurs se cuisinent, mais personnellement je n’ai jamais essayé ! Tes suggestions à la violette sont tentantes d’autant que mes hommes à la maison raffolent des saveurs violette. En Bretagne pendant les vacances, la glace à la violette que l’on achète chez le glacier est toujours de mise ! Belle journée, bisous.

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  4. coucou dans le Sud, on connaît bien, une fois cela remonte à plus de 20 ans dans un restau à St Remy, pas mal de fleurs dans la cuisine et cela m’avait interpellée mais je n’ai pas osée franchir le cap; par contre je vois que beaucoup cuieille du thym à outrance et me scandalise car certains végétaux vaut mieux les cueillir à mesure de ses besoins 🙂
    Belles recettes et j’adore la violette au niveau goût et odeur, bisous fleuris ^^ 🙂

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    1. Oui tu as raison trop de fleurs tue la fleur ! Aussi bien dans l’assiette que dans la garrigue… Malheureusement il y a parfois des personnes avides et irrespectueuses 😔, ce n’est pas du tout l’esprit des amoureux de la nature comme toi et moi 🤷‍♀️ Bisous Kathia 😘

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  5. Ah, c’est surprenant tout de même de déguster des fleurs !! Cela met de la couleur dans nos salades avec ces jolis pétales de violette 😉
    Curieuse de savoir quel goût dans la bouche cela peut avoir !
    Des bisous Natacha 😉

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    1. Hello Claire ! Pour quelqu’un comme toi qui se soucie de sa santé et qui privilégie les produits d’origine naturelle c’est top 👌🏻🙂😘

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  6. Quel bel article ! Jolies et délicieuses préparations … Je note d’autant que j’ai des violettes partout dans le jardin. J’adore l’idée de cueillette et je le fais régulièrement mais une chose me fait peur c’est le renard. Son urine transmet une maladie extrêmement grave… Il faut bien laver avant de consommer … Des bisous 💝

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    1. Merci Cat 😊! Tu as raison d’apporter cette précision, il faut bien laver les plantes avant de les consommer et éviter la cueillette sur des endroits de passage car les chiens et les chats aussi marquent leur territoire. Pas la queue d’un 🦊 dans mon jardin, j’adorerais ❤️! Gros bisous 😘

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        1. Quelle jolie couleur que celle de la violette ! J’ai goûté il y a longtemps un bonbon à la violette, mais je n’ai pas aimé ce goût. Donc, je ne pense pas utiliser ces fleurettes en cuisine. En revanche, les herbes aromatiques, c’est plus dans mes goûts (plus traditionnel aussi), et en Provence, on a l’embarras du choix (en magasin bio pour moi !) 😁 Je ne m’aventure pas à cueillir moi-même. Ma grand-mère cueillait le fenouil dans la nature, en Espagne. Je crois que c’est le seul plant que je pourrais cueillir !

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  7. Superbe article avec de bonnes idées , j’ai tenté autrefois les petales de roses cristalisés dans du sucre , c’etait tres bon , une fois une salade parsemée de pensées du jardin , mais je ne peux pas continuer a part pour les sucreries car je suis allergique au pollen…

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    1. Merci Céline 😊! Alors ça c’est pas de bol pour une petite fée des bois comme toi ! Toutefois ce n’est pas grave tu peux t’essayer au sorbet aux pétales de 🌹(la recette sur ce blog), et il y a des tas de plantes vertes sauvages comestibles et délicieuses qui ne te chatouilleront pas le nez ni les yeux 🙂 mais je ne t’apprends rien 🧚🏻🌱💚! Gros bisous 😘

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      1. je suis allergique par l’estomac aussi en plus du respiratoire , j’en ai fais les frais lorsque j’ai avalé du pollen en boite acheté dans un magasin de dietetique , de grosses demangeaisons cutanés dans le dos pendant trois semaines sous corticoide local et cachet + anti astaminique , je ne tente plus le diable a présent !!!! lol , le vert me conviens mieux , la soupe d’ortie par exemple , un vraie regale , salade de pissenlit ext … Merci beaucoup je vais me noter tout ca , de toute facon si c’est cuisiné une fleur perd son pollen , a part dans la salade puisqu’elle reste crue …

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